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Les éruptions successives dans les pays du pourtour méditerranéen comme dans nos sociétés "avancées", doivent nous dit-on beaucoup aux nouvelles formes de communication, rendues possibles par les réseaux sociaux :  Nous verrions apparaître de nouvelles formes de révolte civile, qui grâce à ces réseaux contourneraient les corps intermédiaires discrédités.

Il y' a beaucoup de vrai dans cette analyse. Mais voit-on réellement apparaître une nouvelle méthode de structuration de l'opinion publique, échappant aux médias traditionnels ? Malheureusement oui.

Malheureusement, par ce que ces nouveaux médias, si ils excellent à amplifier les mouvements de foule, propageant l'information (les rumeurs ?) à la vitesse d'un feu de brousse, ne favorisent pas la prise de distance, l'analyse et la réflexion.

D'ailleurs les médias traditionnels ont emboîté le pas : difficile de trouver, même dans les news-magazines établis des articles de fond étayés par une recherche et des analyses. On trouve de plus en plus de brèves adaptées au zapping moderne et des "articles de fond" qui bien souvent se contentent d'alimenter les indignations du moment en commentant des commentaires de commentaires et des petites phrases, sans prise de distance.

Or une opinion n'est pas le reflet de la vérité par ce qu'elle est partagée par le plus grand nombre: une opinion fausse partagée par le plus grand nombre constitue simplement un préjugé. En facilitant l'expression spontanée de grands nombres d'individus, il est donc naturel que les nouveaux médias amplifient dangereusement la propagation des émotions et des préjugés.

Mais ceux qui font profession d'informer que ce soit dans la presse écrite, l'audiovisuel ou les sites d'information jouent un jeu extrêmement dangereux en se laissant entraîner, pour amplifier leur audience, à participer à cette spirale infernale des préjugés, de la rumeur et du lynchage.

N'oublions jamais que les Allemands, désespérés, ont élu Hitler ! A attiser tous les mauvais penchants de la nature humaine ne courrons nous pas le risque d'arriver à un résultat analogue ?