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La misère, nous savons en principe ce que c'est : c'est être dans le dénuement, privé des moyens de sa survie; nourriture, soins médicaux, éducation. Mais ce terme recouvre-t-il la même réalité au Bangladesh et en France ?
Que dire alors de la pauvreté et de la richesse, qui sont des notions statistiques : on est pauvre si l'on est dans le premier décile des revenus, riche dans le dernier décile. Autrement dit, on est toujours le pauvre (le riche) de quelqu'un et la vie du pauvre d' une société riche n'a pas grand chose à voir avec celle du pauvre d'une société globalement pauvre. Et dans une société riche, combien de pauvres sont dans la misère ? Et qu'est-ce qu'être dans le besoin ? Ne pas pouvoir offrir un écran plat de taille suffisante à ses enfants ?
Sans aller jusqu'au Bangladesh, la France étant l'un des états les plus riches de l'Union Européenne, beaucoup de personnes considérées comme pauvres dans le périmètre national, ne le seraient pas dans le périmètre européen. Il serait peut-être pédagogiquement utile d'expliquer ce fait dans les lucarnes. Et de rappeler inlassablement que, au niveau mondial, la grande pauvreté, divisée par deux en 20 ans, a plus baissé en une génération que durant les 2000 années précédentes.
Il ne s'agit pas ici de couper les cheveux en quatre, mais de tenter de séparer solidarité et redistribution. La solidarité a pour but de lutter contre la misère. Plus la société est globalement riche, plus elle doit s'exercer. Mais son domaine doit être clairement défini pour qu'elle puisse être contenue. Car si l'on peut espérer fixer des limites à la solidarité, avec un accès égalitaire et gratuit aux soins médicaux ou à l'éducation par exemple, la demande de redistribution, attisée par l'envie et la jalousie, est insatiable.
Année après année, les Restos du cœur distribuent davantage de repas. Est ce que le nombre de nos concitoyens dans la misère augmente ? Ou bien est-ce que le recours à la solidarité pour les personnes qui se considérent dans le besoin est de mieux en mieux socialement toléré, banalisé ? Est-ce que la solidarité ne serait pas en train de se transformer subrepticement en une forme de redistribution ?
La redistribution a pour but de compenser les inégalités de revenus, c'est à dire de rapprocher les revenus des pauvres et des riches. La France cumule deux caractéristiques : tout en étant l'une des sociétés les plus égalitaires de la Planète après redistribution, elle a le taux de prélèvements obligatoires, et de redistribution, le plus élevé. Implicitement, la solidarité s'étant exercée, ce niveau élevé de redistribution affirme que ces inégalités de revenus sont illégitimes. et doivent être éradiquées.
En fait, ceux qui disposent d'un pouvoir économique suffisant augmentent leurs revenus primaires pour lutter contre l'accroissement des prélèvements, et la puissance publique augmente les prélèvements pour lutter contre l’inégalité croissante des revenus primaires. Magnifique cercle vicieux auto-entretenu !
Du coup, la société française est malade, droguée, à la redistribution. Une bonne partie de nos maux vient de ces tuyauteries insatiables et inefficaces, qui nourrissent des cohortes de bureaucrates et imposent d'innombrables contraintes qui sont autant de freins à l'activité et au développement. Mais comme chacun d'entre nous bénéficie peu ou prou d'une forme de redistribution, le système est irréformable, sans coup de force.
Pourtant, pour lutter contre le chômage et le manque de croissance, privilégier l'augmentation des revenus primaires en diminuant le taux de prélèvements serait probablement la mesure la plus efficace : chaque citoyen prendra individuellement de meilleures décisions pour l'utilisation de son argent que la bureaucratie. Et on diminuera les dépenses de fonctionnement.
Une telle démarche doit être étalée sur une période suffisamment longue, mais pas trop (un quinquennat?). Elle doit porter équitablement sur toute la société et donc probablement contribuer à rapprocher les statuts des salariés, des travailleurs indépendants et des fonctionnaires. Et les nouvelles limites de l'intervention de l’état doivent probablement être compensées par la mise en place d'assurances mutuelles privées obligatoires, dans certains domaines comme la santé, la perte de revenus ou la dépendance.
Voila, je crois, ce qui se cache derrière les incantations sur la baisse des dépenses publiques et qui tétanise notre classe politique.